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L’Oasis, un lieu pour s’inspirer et entreprendre

L’Oasis c’est l’histoire de rencontres entre des personnes engagées dans la construction d’un monde à l’image de leurs valeurs. La rencontre entre Empow’Her, une organisation qui œuvre pour l’autonomisation des femmes dans le monde, et Veolia, leader mondial des services à l’environnement. Une rencontre de laquelle émerge la création d’un lieu à Niamey, au Niger, qui s’inspire à la fois du travail mené par Veolia à Paris au sein de la REcyclerie et des actions que Empow’Her déploie dans plusieurs pays d’Afrique pour accompagner les femmes via l’entrepreneuriat. Explication avec Abdoul, son directeur, sur Pari(s) sur le Local.

Peux-tu te présenter ?  
Je suis Abdoul Cissé, juriste de formation. J’ai fait carrière pendant 10 ans dans le secteur financier, banque, micro finance. Aujourd’hui je suis co-fondateur de « L’Oasis » un espace de coworking, d’incubation et de formation de femmes entrepreneurs au Niger.

Comment et quand as-tu eu l’idée de créer ton tiers lieu au Niger ?
Il y a exactement deux ans j’ai participé à une formation intitulée « Lead Campus ». J’ai eu comme un choc en découvrant le social business et ça a été le début de mon attirance vers la création et le développement d’un tiers lieux à forte vocation sociale.

Au Niger, où les femmes font face à une très forte précarité économique et sociale
Et à un enjeu climatique de taille, nous sommes convaincus que l’entrepreneuriat des femmes représente un levier formidable pour favoriser leur émancipation, leur insertion économique et les aider à faire face au défi environnemental.

 » Sensibiliser la population aux enjeux du développement durable  » 

Quels en sont les principaux objectifs de l’Oasis ?
Nous souhaitons mettre en place un espace dédié à la promotion des principes d’équité et d’égalité entre hommes et femmes. Identifier, accompagner le développement des femmes leaders pouvant servir de références. Nous voulons aussi former et sensibiliser sur les enjeux liés à l’environnement et à l’écologie. Pour résumer, on peut dire que ce lieu dédié aux femmes a pour objectif de faciliter leur insertion économique par l’entrepreneuriat et de les sensibiliser aux enjeux du développement durable.

 » Soutenir l’insertion économique des femmes par l’entrepreneuriat « 

A qui s’adresse-t-il ?  
En premier lieu aux femmes mais aussi à tous celles et ceux qui sont sensibles à la protection de notre planète. Nous nous adressons également aux ONG et aux Associations qui cherchent un lieu pour faire la promotion des mêmes idéaux sociaux. Nous avons aussi un programme éducatif pour les jeunes.

Peux-tu nous quantifier vos objectifs ? 
Nous nous fixons de former 10 000 femmes en 3 ans en développant leur leadership et en facilitant leur autonomisation économique et sociale. Nous allons aussi ​​sensibiliser 3 000 visiteurs de l’Oasis chaque année en liant des partenariats avec une cinquantaine d’organisations de la société civile et en permettant à la population de découvrir les enjeux du développement durable. Et nous allons accompagner 15 femmes entrepreneures sociales par an et les aider à maximiser l’impact social et environnemental de leurs projets. Pour en savoir plus vous pouvez consulter le site de Veolia, l’un de nos principal partenaire.

Quels sont les thèmes abordés, la programmation ?
Nous proposons une programmation accès sur la sensibilisation avec des ateliers jardinage, des projections de films, des panels et débats. Nous sommes aussi un incubateur pour des projets de femmes qui développement un projet orienté développement durable. Nous organisons des modules de formation avec des thématiques diverses en collaboration avec des organismes déjà existants.

Pourquoi est-ce important de mettre en avant l’entrepreneuriat des femmes au Niger ?
Nous avons fait un diagnostic à travers des enquêtes de terrain. Il existe une grande disparité entre les femmes et les hommes au Niger. Malheureusement les contraintes liées à l’aspect culturel et religieux fait que tous les programmes de promotion d’égalité se heurtent aux sensibilités du pays. Aussi nous pensons que l’entreprenariat peut être un canal permettant une autonomie de ces femmes et par corrélation briser les inégalités.

 Quels sont des partenaires de l’Oasis ?  
Les premiers partenaires sont Veolia, Empow’Her une organisation internationale qui soutient l’entrepreneuriat des femmes, l’Ambassade de France au Niger, l’ONG JVE.

Combien de personnes travaillent à l’Oasis ?
Pour l’instant nous sommes 2.

Il y a t-il beaucoup d’entrepreneurs au Niger ?
L’entreprenariat est assez développé au Niger. On estime à 30 000 personnes au formel et un peu plus de 2 millions de personnes dans l’informel.

Quels sont les secteurs porteurs ?
Le commerce artisanal, l’import-export de produit alimentaires et la mise en place de mini industrie alimentaire surtout.

Les jeunes souhaitent-ils se lancer dans l’entrepreneuriat ?
Oui effectivement, d’où la création d’un ministère dédié à l’entreprenariat des jeunes au Niger. En savoir plus sur le site francophonie.org

Peux-tu nous donner un exemple de projet mené par une femme au Niger ?
Oui. Habsatou Wouro est une femme qui a mis en place une entreprise de vente de lait de chamelle. A ce début elle avait 3 chamelles qui lui produisaient 10 litres par jour et aujourd’hui elle a une quarantaine de chamelles qui produisent à peu prés 150 litres par jour. Grace à cette activité elle arrive à prendre soin de sa famille.

Quelle est l’actualité de l’Oasis ?
Nous travaillons notre référencement grâce à notre page Facebook et Twitter, travaillons sur le programme de formation et sur un évènement culturel pour célébrer le 8 mars.

Tes projets ?
Le développement des actions de L’Oasis aux 8 régions du pays. Nous souhaitons aussi développer notre programmation évènementielle pour passer de 3 évènements pas semaine à 5. Et aussi développer notre espace de coworking.

En savoir plus 
Facebook – L’Oasis
Site – www.loasis-ne.com

Au Niger, la pauvreté est un immense défi. Elle touche en particulier les femmes qui, en 2013, représentaient 75 % de la population vivant en dessous du seuil de pauvreté. Conséquence directe : les Nigériennes, sans ressources, sont plus durement exposées aux effets du changement climatique. Le projet d’Oasis – une structure installée à Niamey, capitale du Niger – doit en partie répondre à cette problématique….en savoir plus sur le site de la Fondation de Veolia.